Lundi 11 mai - La pression en altitude, quoi comprendre ?


Ceux qui connaissent très bien Hugo Bobo sauront qu'il n'est pas à sa première histoire de mal de tête en altitude: 1ière fois au Pérou, 2e fois au Pérou, 3e fois dans les Alpes, 4e fois au Ladakh et une 5e fois au Ladakh. Je vous entends dire : Coudonc, y'apprend pas !
Mais pensez vite aux hormones mâles qui ont sûrement quelque chose à me prouver (car sans le mentionner, moi je n'ai aucun symptôme :-) ou mieux encore que cela en vaut la douleur de se retrouver là-haut dans les montagnes, plus haut que tout.

Ayant en tête (jeu de mot facile) notre dernière aventure, nous avons voulu comprendre et noter quelques informations utiles pour ceux et celles qui désiraient tenter l'expérience.
  • La cause du Mal aigu des montagnes (MAM) reste à comprendre, mais en général à partir de 3000 mètres, 75 pourcent des gens ressentiront des symptômes légers. A la défense de mon homme, à 5360m, nous étions en très haute altitude.
  • Plus on s'élève dans la montagne, moins il y a d'air au-dessus de nous. La concentration d'oxygène dans l'air reste la même en haute altitude mais c'est la quantité d'air qui diminue considérablement avec la baisse de la pression atmosphérique. Donc, chacune de nos respirations contient moins d'oxygène et le corps engendre un certains nombre de mécanismes compensateurs afin d'amener d'avantage d'oxygène dans le sang.
  • Lorsque le corps ne répond pas assez rapidement, les principaux symptômes sont: Maux de tête, nausée, fatigue, vertige, perte d'appétit et trouble du sommeil. La meilleure prévention est de respecter les symptômes et faire des pauses ou redescendre jusqu'à ce que les symptômes disparaissent.
  • Le Diamox est le remède le plus connu pour aider à lutter contre les symptômes du mal des montagnes. Il y a quelques effets secondaires: Picottement au bout des doigts, vue légèrement embrouillée et il faut compter que les "pipi stop" seront plus fréquents.
Pour conclure, une photo vaut mille mots. Regardez la pression exercée sur la bouteille de droite à la descente du col de ChangLa Pass. Car à l'inverse, plus il y a d'air au-dessus de nous, plus il y a d'oxygène mais plus le poids est lourd.


Lundi 4 mai - Belle Himalaya et Vieux Delhi


Nous avons passé le dernier long weekend au Ladakh. Un court séjour de 4 jours pour visiter monastères et le lac de Pangong.


Le Ladakh est situé tout au nord de l'Inde, dans l'état du Jammu & Kashmir, aux frontières du Pakistan à l'ouest et de la Chine et du Tibet à l'est. La plus grosse ville est Leh avec environ 25000 habitants, à prédominance bouddhiste et un aéroport militaire avec une seule piste d'attérissage. Leh est le meilleur point à partir duquel il est possible de rayonner pour visiter les monastères, faire des randonnées et traverser les plus hauts cols carrossables au monde.


Sans vouloir faire de pub, nous avons réservé avec l'agence Overland Escape pour ce voyage. C'était la seconde fois pour Hugues et nous avons été encore très satisfaits du service.


Lien pour l'album Ladakh, mai 2009

























Le vol

Leh est désservi quotidiennement par un vol Kingfisher et un vol Jet Airways en provenance de Delhi. Nous avons choisi Kingfisher. À partir de Bangalore, il faut compter Bangalore-Delhi (2h30) et Delhi-Leh (1h30). Le vol en soit n'est pas très long mais la correspondance à Delhi n'est pas top. Le vol en provenance de BLR arrive à 23h15 et le départ pour Leh est à 6h10, nous avons donc passé la nuit à l'aéroport domestique de Delhi. Heureusement, nous avons eu accès au nouveau terminal, ouvert depuis une semaine, qui contient bancs comfortables, air climatisé et coffee shop. Un peu mieux que la première visite de Hugues en octobre dernier où sa nuit a été dans l'ancien terminal (disons hangar) chaud et rempli de moustiques.


Le vol au dessus de la chaîne Himalayenne offre un panorama superbe. Il faut réserver les sièges du côté gauche où la vue est bien meilleure (même chose au retour pour éviter le lever du soleil et faciliter la prise de photos).


Nous arrivons donc à Leh vers 8h00. Le rase motte au dessus des montagnes et l'attérissage sur cette unique piste, qui semble trop courte, est à couper le souffle. Comme il s'agit d'un aéroport militaire, mieux vaut conserver votre appareil photo dans le sac à la descente de l'avion (Prise de photos i-n-t-e-r-d-i-t-e. On vous a à l'oeil et pris en défaut, on vous demandera d'effacer sur le champs votre photo.)


Jour 1

La matinée est consacrée à l'acclimatation. Certains en ont besoin plus que d'autres (Hugues pour ne pas le mentionner). Confortablement assis à la terrasse, après un repos un peu trop prolongé sous le soleil tapant de 3500m, nous visitons (avec guide et chauffeur) quelques monastères et le marché de Leh. Hugues a réussi à franchir cette première journée sans mal de tête.


Jour 2

Merde ! Cela démarre mal. Je le vois dans ses yeux au lever, Hugues a la tête qui va exploser. Décision prise, afin de ne pas hypothéquer la montée au col du lendemain, il restera couché au moins pour ce matin. Un employé de l'hôtel est mandaté pour aller lui acheter du Diamox dès l'ouverture des pharmacies. Je pars avec le guide visiter le Shey Palace, puis les monastères de Thiksey et Hemis et je rejoindrai Hugues à l'heure du lunch pour faire état des dommages.


Une petite pilule de Diamox et Hugues va mieux. Il m'accompagne en après-midi au confluent de la rivière Indus et Zanskar. Le trajet jusqu'à la riviève est vraiment désertique et nous fait penser aux images des montagnes Afgannes.....avec une touche de romantisme, car arrivés sur la rive de la rivière Zanskar on y tournait une séquence d'un film Bollywoodien.


Jour 3

Nous nous rendons au lac Pangong dont 25% est hébergé en Inde et 75% du côté chinois. Le trajet aller-retour est d'une durée d'environ 10 heures avec un col à 5360m (ChangLa Pass). Espérons que la tête de Hugues sera coopérative. La montée jusqu'au col se fait graduellement avec certains tronçons de route à flanc de montagnes. Peu de village, quelques checks point de l'armée, dont les soldats sont d'ailleurs très gentils et n'hésitent pas à nous offrir le thé à chaque arrêt. Nous montons peu à peu, Hugues regarde son altimètre et tente de déceller le moindre mal de tête. À 1000m du col, la neige est de plus en plus présente. On se demande même comment nous ferons pour redescendre sans pneu à neige (Semble t-il que nous avons des chaînes dans le coffre). Wow ! Voilà 5360m et Hugues n'a pas mal à la tête.


Il est conseillé de ne pas rester plus de 20 minutes. Vite, Julie et le guide font la prière "Ki ki so so lha gyalo ! (Victory to the Gods of Tibet)" en faisant offrande des fameux drapeaux et de l'encens. Pendant ce temps, Hugues sirote un autre thé offert par l'armée. Descente vers le lac, encore 2 heures ponctuées de checks point. Il y a de tout sur notre route. Nous sortons pousser la camionnette qui est prise dans le sable.


Au lac, c'est tout comme si nous étions au bout du monde, devant nous la Chine. Pause d'une heure pour photos et lunch puis c'est déjà le retour. Un autre 4h30 de route. La montée au col de ce côté est plus difficile. A 300m, le soleil a fait fondre la neige et plusieurs 4x4 sont bloqués. L'armée est appelée à la rescousse pour sortir les véhicules de leur fâcheuse position. Débute une attente de 30min à 5000m. Hugues souhaiterait aider mais Vlan!, un début de mal de tête le clou sur le siège de la camionette. C'est notre tour, nous descendons de la voiture pour laisser le chauffeur manoeuvrer seul. Surprise, il passe sans trop de difficulté malgré le fait que nous ne soyons pas un 4x4. Il est tout souriant. Il est bon notre chauffeur.

Le reste est plutôt long. Le soleil de 16h frappe encore beaucoup (même trop) et le chauffeur, gonflé de son exploit précédent, semble faire la course à flanc de montagnes avec le jeep devant nous.


Arrivés à l'hôtel en début de soirée. Les valises à faire. Le taxi arrive à 6h15 demain matin, dimanche, pour le retour sur Delhi.



Delhi

Nous avions prévu qu'un arrêt d'une journée dans le but de déposer notre demande de renouvellement de passeport à l'Ambassade Canadienne. Ce que nous avons fait dès l'ouverture le lundi matin. Maintenant débute l'attente jusqu'à la réception le 20 mai prochain. Inutile de flâner dans cet établissement plus longtemps. Je ne sais pas si elles sont toutes ainsi mais l'acceuil est sans fla fla, on vous parle à travers une vitre ou un téléphone, les documents s'échangent via un tiroir en inox et Steven et Michaëlle vous regardent perchés dans leur cadre au mur. Nous avons donc pris la direction de l'aéroport.


La journée précédente, donc le dimanche de notre arrivée en provenance de Leh, nous avons tenté de découvrir Delhi. Car le mot est juste, cette ville est immense et épuisante en tout: Trop de gens, trop chaud, trop de bruit, trop à voir...Elle sollicite tous les sens en même temps.

En métro, nous nous sommes lancés en direction du vieux Delhi, avons visité le Fort Rouge et pris un bain de foule dans le quartier commerçant de Chandni Chowk. Après que Julie s'est fait "poigner les fesses" à quelques reprises (d'ailleurs j'ai instinctivement sorti une fois mon doigt d'honneur heureusement sans conséquence) et que Hugues a la conviction de s'être fait "vider les poches" de quelques petits roupies, nous pouvions dire que notre Bangalore nous manquait et que sûrement Delhi gagnait à être découvert.


Lien vers l'album Delhi, mai 2009